Comité pour un Courant Intersyndical
Lutte de classe et Antibureaucratique
(CILCA)

Non à la fusion-privatisation Suez-GDF ! Il faut stopper toutes les attaques de ce gouvernement !

Article publié le 03 octobre 2006

Le 30 août, lors de sa conférence de presse de rentrée, Villepin a indiqué son intention de " gouverner jusqu'au dernier jour ". Malgré son échec sur le CPE, le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy entend mener jusqu'au bout ses attaques contre les travailleurs : chasse aux sans-papiers, suppression de milliers de postes dans la Fonction publique, nouveau budget d'austérité pour 2007, nouvelles exonérations pour les patrons alors que le pouvoir d'achat des salariés est plombé par l'inflation, provocations de Sarkozy contre les jeunes et les habitants des cités ouvrières, envoi des troupes françaises au Liban pour désarmer la résistance du peuple libanais et participer au remodelage du " grand Moyen-Orient " exigé par Bush, etc. Dans ce contexte, Villepin fait passer en particulier la privatisation de GDF, avec une " opposition " purement verbale du PS et du PCF. L'écrasante majorité des personnels d'EDF et de GDF sont contre cette privatisation, tout comme la plupart des usagers. La majorité des travailleurs de ce pays ont très bien compris que, sous prétexte de sauver GDF, il s'agit en fait de la livrer entièrement aux actionnaires, avec à la clé des suppressions d'emplois par milliers, la dégradation des conditions de travail pour les personnels, de nouvelles hausses des tarifs, de plus grandes inégalités pour les usagers et de graves dangers pour toute la population. C'est pourquoi il est juste de se battre contre la privatisation et pour la fusion-renationalisation à 100 % d'EDF et de GDF, sous le contrôle des travailleurs ! Pour une vraie riposte : non aux journées d'action dispersées et sans lendemain!
Moins de six mois après que le gouvernement a été contraint de retirer le CPE, les salariés d'EDF, GDF et Suez, les fonctionnaires qui s'opposent aux suppressions de postes et au budget d'austérité, les travailleurs qui exigent des augmentations de salaire, les sans-papiers, etc., seraient en droit d'attendre de ceux qui prétendent les défendre qu'ils préparent et organisent une véritable contre-offensive pour stopper ce gouvernement et pour faire échec aux plans du patronat. Or, pendant que les forces de l'ex-gauche plurielle ne pensent qu'à se disposer pour les élections de 2007 et se contentent de bavarder au Parlement, les directions syndicales refusent d'engager une véritable riposte, un véritable plan de mobilisation collective des travailleurs sur le terrain direct de la lutte de classe. D'une part, elles se contentent d'appeler à des " journées d'action " dispersées et sans lendemain, donc condamnées à l'échec. Les fédérations de l'Éducation ont convoqué dans leur coin une " journée d'action " le 28/09… mais en demandant aux personnels de reprendre le travail dès le lendemain. Le 30/09, les directions syndicales ont soutenu en paroles la manifestation nationale de solidarité avec les expulsés de Cachan et les sans-papiers, mais sans faire le lien avec les autres revendications, alors que la défense des immigrés exigerait en fait un mouvement d'ensemble des travailleurs pour toutes leurs revendications. De leur côté, les fédérations de l'énergie appellent, ce 3 octobre, à une nouvelle " journée d'action ", mais elles ont décidé une nouvelle fois de la laisser isolée et sans lendemain, exactement comme celle du 12/09 qui est restée sans effet. Cette tactique des " journées d'action " " saute-moutons " a mené à l'échec au printemps 2004, avec le changement de statut d'EDF-GDF et la privatisation partielle. Il faut donc combattre dans les syndicats et convoquer des AG pour imposer aux directions qu'elles changent d'orientation et préparent une grève générale des travailleurs de l'énergie qui, avec le soutien des usagers, pourrait seule faire reculer le gouvernement (c'est ce qu'a prouvé la grève générale étudiante du printemps). Non à la co-élaboration des contre-réformes par les directions syndicales !
Boycott de la conférence pour l'emploi et les revenus convoquée par Villepin !
D'autre part, alors qu'elles ne prévoient pas la moindre mobilisation pour l'augmentation des salaires, les directions syndicales se préparent à participer à la " Conférence sur l'emploi et les revenus " annoncée par Villepin pour décembre, sur la base d'un rapport que doit lui remettre Delors. Or Villepin a fixé clairement l'objectif de cette réunion patronat/gouvernement/syndicats : il s'agit de parvenir à un " diagnostic " commun pour préparer de nouvelles " réformes ". Après les retraites et l'assurance-maladie, il s'agit donc, pour le MEDEF et le gouvernement, d'ouvrir un nouveau chantier de la " refondation sociale ", en préparant les prochaines attaques contre le Code du travail, contre l'assurance-chômage et contre le SMIC, qui est dans le collimateur car il reste le pilier du système des salaires. Mais pour engager ces " réformes ", le patronat et le gouvernement ont besoin de parvenir à un nouveau " diagnostic partagé " avec les directions syndicales, comme cela avait été le cas avant la " réforme " des retraites (participation des directions syndicales au " Conseil d'orientation des retraites ") et avant celle de l'assurance-maladie (participation au " Haut conseil "). Aucun doute n'est permis : l'invitation faite aux directions syndicales de participer à cette Conférence ne vise pas à ouvrir de vraies négociations qui permettraient d'obtenir des avancées pour les travailleurs sur la base d'un rapport de force favorable, mais uniquement à atteler les directions syndicales à la co-élaboration des prochaines contre-réformes gouvernementales exigées par le patronat. C'est pourquoi il faut imposer aux directions qu'elles rompent avec le gouvernement et boycottent cette " conférence " pour lui faire échec. Il faut donc nous battre en ce sens dans nos syndicats, en réunissant largement les syndiqués et les travailleurs, en faisant voter des motions qui dénoncent cette conférence et exigent son boycott et en envoyant des délégations de syndiqués et de travailleurs aux sièges des syndicats.