Comité pour un Courant Intersyndical
Lutte de classe et Antibureaucratique
(CILCA)

Appel pour la constitution d’un Courant Intersyndical lutte de classe et antibureaucratique

Article publié le 01 mars 2006

Aux militants syndicaux, syndicats et tendances syndicales qui se prononcent
  • Pour la lutte de classe, contre la collaboration de classe sous toutes ses formes
  • Pour la coordination des luttes, pour la grève générale
  • Pour vaincre le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy sans attendre 2007 et contre tout autre gouvernement au service du capital

Quel que soit le syndicat de travailleurs dans lequel nous militons et quels que soient par ailleurs nos engagements ou sensibilités politiques, nous avons en commun de nous reconnaître dans les trois points énoncés ci-dessus.

Nous constatons que les luttes des travailleurs vont de défaite en défaite, sans pouvoir empêcher la destruction des acquis sociaux, les privatisations, les plans de licenciements, les rafles de « sans-papiers », la répression des syndicalistes, des lycéens et des jeunes, etc.

Ces défaites, qui conduisent au découragement, ne sont pas dues au manque de volonté des travailleurs et des opprimés, ni à la seule force d’un gouvernement minoritaire et désavoué, mais avant tout aux trahisons et à la collaboration de classe des principales directions du mouvement ouvrier :

  • Les travailleurs ont participé massivement aux journées de grève et de manifestations des 20 janvier, 5 février, 10 mars et 4 octobre, pourtant sans revendications réelles, sans perspective et sans lendemain ; la grande majorité de la population les a soutenus ; mais les dirigeants du mouvement ouvrier ont à chaque fois refusé de combattre pour la grève générale, préférant aller « négocier » avec le gouvernement !
  • Les lycéens se sont mobilisés en masse au printemps contre la loi Fillon ; mais les directions des principaux syndicats lycéens et enseignants ont voulu « négocier » avec Fillon sous prétexte de « diagnostics partagés », et ils ont, dès lors, refusé d’appeler à la grève générale de l’Éducation !
  • Avant, pendant et après la grève du 4 octobre, les travailleurs de la SNCM ont mené une grève puissante et déterminée pendant 26 jours, avec le soutien des travailleurs portuaires de Marseille et de Corse et la sympathie d’une grande partie de la population ; mais les directions ont refusé d’en faire le point de départ d’une grève générale, elles ont accepté la privatisation de la compagnie nationale en prétendant qu’il n’y avait pas d’autre solution, et Thibault est même allé « négocier » personnellement avec Villepin alors que celui-ci venait d’envoyer l’armée et la police contre les grévistes !
  • Les traminots de Nancy ont fait grève pendant 17 jours, ceux de Marseille pendant 40 jours, les travailleurs de la raffinerie Total de Gonfreville-l’Orcher pendant un mois, etc.,… mais tous sont restés isolés et ont finalement perdu sur l’essentiel, car les directions ont là encore refusé d’appeler à la généralisation de la lutte…

Contre cette collaboration de classe des principales directions du mouvement ouvrier, nous disons :

  • Assez de prétendues « négociations » avec ce gouvernement !
  • Assez de « consultations » préparatoires aux contre-réformes, assez de « diagnostics partagés », assez du prétendu « dialogue social » ! Non à la cogestion !
  • Assez de « journées d’action » sans lendemain et sans perspective !
  • L’objectif de faire reculer le patronat et de vaincre le gouvernement passe par la grève générale interprofessionnelle : il faut la préparer !

Nous constatons qu’il n’y a, à ce jour, aucune coordination et même aucune discussion entre les militants syndicaux lutte de classe et que cela limite considérablement l’efficacité de nos efforts respectifs pour combattre le patronat, le gouvernement et la collaboration de classe. Il ne s’agit pas de nier nos divergences, mais nous sommes convaincus que, dans l’intérêt supérieur des travailleurs, ces différences ne sauraient justifier plus longtemps que l’on s’abstienne d’agir ensemble dans ce sens. C’est pourquoi nous considérons qu’il est de notre devoir de nous réunir immédiatement, sans autres préalables que les trois points énoncés ci-dessus, dans le but d’agir ensemble à l’intérieur de nos syndicats et organes unitaires de lutte à tous les niveaux, ainsi que dans nos lieux de travail.

Pour notre part, nous proposons la constitution d’un courant intersyndical et interprofessionnel lutte de classe et antibureaucratique, qui ne soit en aucun cas l’émanation d’une organisation syndicale ou politique particulière, mais qui fonctionne comme un cadre commun de débat et de combat, comme un instrument de coordination et d’action capable de rassembler tous les militants et responsables syndicaux décidés à contribuer à la lutte de classe la plus résolue.

Le programme de ce courant intersyndical doit être de combattre le patronat et tous les gouvernements au service du capital, en aidant à l’unification des luttes, avec comme principales orientations :

  • Non aux privatisations ! Renationalisation sans indemnités ni rachat des entreprises privatisées sous le contrôle des travailleurs et des usagers !
  • Défense des acquis sociaux, des services publics, de la Sécurité sociale, de l’école publique, des diplômes nationaux !
  • Faire échec aux plans de licenciements par les méthodes de la lutte de classe : grèves, manifestations, solidarité matérielle avec les grévistes, occupation des entreprises, contrôle des comptes de l’entreprise par les salariés !
  • Augmentation de tous les bas et moyens salaires : 300 euros pour tous ! Le SMIC à 1500 euros nets ! Indexation des salaires sur le coût de la vie ! Contre l’annualisation, retour au décompte hebdomadaire des heures de travail ! Augmentation des minima sociaux !
  • Diminution générale du temps de travail sans baisse des salaires et sans flexibilité, pour permettre l’embauche des chômeurs, la disparition de la précarité et du temps partiel imposé !
  • Soutien et participation aux luttes des précaires, des non titulaires, des chômeurs, avec l’objectif d’unifier toute la classe ouvrière par la lutte de classe !
  • Défense des libertés démocratiques ! Halte à la répression des immigrés, des jeunes et des syndicalistes ! Halte au développement de l’arsenal sécuritaire et policier !
  • Des papiers pour tous les travailleurs immigrés et leurs familles ! Liberté de circulation et d’établissement pour tous les travailleurs ! Mêmes droits pour tous les travailleurs salariés !
  • Solidarité avec les travailleurs et les organisations ouvrières des pays exploités et opprimés par l’impérialisme et le colonialisme sous toutes ses formes, tout particulièrement par l’impérialisme et le colonialisme français !
  • Rupture avec l’Union européenne capitaliste et l’OTAN impérialiste !
  • Pour l’abolition du capitalisme par la collectivisation démocratique des moyens de production !

Ce courant intersyndical fait le choix des méthodes efficaces de la démocratie ouvrière :

  • Pour l’auto-organisation des travailleurs en lutte, syndiqués et non syndiqués : souveraineté des Assemblées générales, coordination locale, régionale et nationale des A.G. par l’élection de délégués élus, mandatés et révocables ;
  • Pour la réappropriation des syndicats par les travailleurs : campagnes de syndicalisation massive, réunion régulière des adhérents, élection des responsables syndicaux à tous les niveaux, rotation des mandats autant que possible, révocation des responsables qui trahissent les mandats, contrôle des comptes des syndicats et des décharges horaires par les syndiqués ;
  • Pour la rupture avec la « Confédération européenne des syndicats » (C.E.S.)
  • Pour l’indépendance organisationnelle des syndicats et des partis politiques ;
  • Pour l’unification des syndicats de travailleurs en une confédération unique et démocratique.

Signez cet Appel, faites-le circuler, rejoignez le Comité pour un courant intersyndical lutte de classe antibureaucratique !

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Participez à la prochaine réunion du Comité : SAMEDI 04/03 à 14 heures à Paris (nous contacter) Pour tout contact, tél. : 06 64 91 49 63 ou courriel : courantintersyndical@free.fr